mardi 22 mai 2012

Chap. 4 : Cuculture !





Bon, mon article sur les concentrations de Harley-Davidson n’avançait pas, je me demandais même si je pourrais pas faire appel aux talents de María Asunción, non, fallait que je me démerde seul ! Il était onze heures et j’avais encore rien foutu de ma journée ! Et merde ! Allez, un disque, Zimmermann, Die Soldaten. C’est quand même incroyable, mais à chaque fois que je veux être tranquille, y a ce putain de téléphone qui se met à frétiller. Cette fois-ci, c’était Hildegarde, l’ignare de la veille. Quoi ?, tu veux passer ?, d’ac’, quoi ?, un cadeau pour moi !, bon, si tu veux, je t’attends !




Je regardais mon article à peine commencé avec une bobine de désolation, sûr, Belami allait me téléphoner pour me relancer, et puis fallait aussi que j’écrive ce que je lui avais proposé sur C’est quoi l’amour ?, là non plus, je savais pas trop comment commencer. Enfin, si, peut-être, une bonne intro bien grasse sur l’amour du prochain, et puis, juste après, l’amour conjugal, j’avais quelque chose à en dire, non ?, j’avais quand même été marié pendant quinze ans, alors, une petite idée sur la question, je devais bien en avoir une ! Pour les références bibliques, suffisait de trouver les citations, facile, je disposais d’un dictionnaire de la Bible qui allait m’éviter la relecture qui, même en diagonale, m’aurait demandé au moins deux jours. J’ai attrapé un bout de papier et j’ai commencé à noter les références : Mt 22, 34-40 ; Mc 12, 28-34 ; Lc 20, 39-40 ; Mc 12, 33 ; Dt 6, ; Lv 19, 18 ; Os 6, ; Os 1 à 3 ; Jr 2, 1-2, 3, 1-14 ; Is 54, 6-7, 62, 4-5, Ez 16 ; Ep 5, 25-32. Pas mal, ça devrait suffire. Fallait aussi que je trouve des témoignages, de putes par exemple, les librairies et les bibliothèques étaient remplies de bouquins de ce genre, y avait de quoi de faire, surtout celles qui racontaient qu’elles avaient commencé à faire le trottoir par amour pour lui. C’était pas la matière qui manquait, vraiment pas. Pour les gros bras à motos, j’avais aussi, tout compte fait, une petite idée, simple et efficace : que ça soit les filles qui parlent, les Harley vues par les filles, elles raconteraient pourquoi elles les suivaient pendant des journées entières, à bouffer des insectes, assises derrière, et le soir, le cul en compote, comment elles se faisaient enfiler (sans gros mots, non, Belami, sans gros mots !), comment aussi ils se les repassaient, entre bons copains ça ce fait, non ?, comment elles avaient envie de dégueuler quand fallait sucer des queues qui passaient leur temps à pisser de la bière. Mouais, pas mal, y avait de la matière, ça devrait suffire.



Hildegarde est arrivée. Putain ce cul ! Cette fois-ci, elle portait une jupe fendue, mais quel cul, bordel de dieu !, on lui voyait la culotte, rose pâle, toujours un soutien-gorge renforcé, elle était tout simplement sublime, sublime ! J’ai pensé alors à ma queue et à la petite promesse que je lui avait faite après le départ de Hrosvitha, c’était presque plus fort que moi, je croyais bien qu’elle allait faire autre chose que pisser !



- Salut, je passais dans le quartier et j’avais deux heures de libre, j’ai pensé que ça te ferait plaisir de me voir.

- Of course, natürlich, por supuesto, belladonna !

- Tiens, c’est pour toi.



Elle a sorti alors de son sac un truc un peu étrange tout en me disant :



- T’aime les fraises ?

- Euh... Ouais.

- Regarde, c’est des sous-vêtements comestibles, à la fraise !



Qu’est-ce que c’était que ce truc ? Hildegarde s’est dépoilée et s’est mise à enfiler la culotte et le soutien-gorge, rouges, truffés de petits points noirs. Elle était à croquer...



- Alors, tu aimes ?

- Pas mal, pas mal, et maintenant ?

- Et maintenant, à table !



Elle m’a poussa sur le canapé, a approché ses seins et m’a  mis d’office le soutien-gorge dans la bouche, à table donc !, puis elle a posé son cul sur ma tronche, Vas-y, continue ! qu’elle disait. Son joli ensemble était en piteux état et, franchement, tant de sucreries me donnaient mal au cœur, mais bon, elle aimait ça, j’ai arraché ce qui restait de ses dessous comestibles et lui ai trifouillé la chatte avec ma langue, là c’était du sérieux, elle s’est allongée à son tour et m’a laissé terminer, après avoir joui, elle m’a dit que je pouvais à présent la tringler, bordel de dieu, c’était excitant ses conneries !, comme la veille, elle me tenait la queue pour vérifier que la capote était toujours à sa place, j’ai déchargé assez rapidement.



- Alors, ça t’a plu ?

- Pas mal, un peu indigeste, peut-être, mais pas mal !

- Tant mieux, j’ai encore d’autres idées, pour un autre jour.

- D’ac’.



Ça n’avait pas duré une demi-heure, il nous restait encore pas mal de temps avant la fin des deux heures annoncées. Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?  que je lui ai dit, À toi de voir, moi, j’ai déjà donné ! Avec ses histoires de sous-vêtements comestibles et son j’ai encore d’autres idées, j’avais pas envie de rester en rade côté inspiration.



- On t’a jamais pissé dessus ?

- Euh... non ! Comment ça s’appelle, déjà, ce truc-là ?

- Urolagnie ou urophilie. De Philia, aimer et de...

- Laisse tomber le latin !

- C’est pas du latin, c’est du grec.

- On s’en fout, c’est dégueulasse quand même !



Bon, ça lui plaisait pas. Autre chose. Mais quoi ? Allez, pourquoi pas ça, allez, j’essaie.



- T’aimerais pas voir des anges ?

- Quoi ?

- Des anges ! Si tu veux, je t’emmène voir des anges, et pas n’importe lesquels !

- T’es sûr que tu vas bien ?

- Mais oui ! Des fresques qui représentent des anges.

- Des quoi ?

- Des fresques.

- C’est quoi ça ? Pas des trucs en rapport avec ton uro-machin j’espère !

- Non, des peintures murales, des fresques, des peintures peintes sur du plâtre frais, du XIe siècle, tu te rends comptes !

- Ah, un musée !

- Ouais. Ça te dirait d’aller voir des anges ?

- Pourquoi pas, on a le temps.



Je l’ai emmenée dans un des musées les plus incroyables qu’il m’ait été donné de voir dans ma putain de vie ! Des fresques médiévales, romanes, qui avaient été décollées de leur lieu d’origine et replacées là, les colonnes, les voûtes, tout avait été reconstruit ! Grandiose ! Y en avait des dizaines, de fresques : Dieu, le Christ, la Vierge, des saints et les fameux anges, les ailes repliées, deux paires, une vers le haut, une autre vers le bas, des ailes remplies d’yeux, un spectacle inouï, des couleurs ! Je m’étais approché d’Hildegarde et avais commencé à lui raconter un peu de ce qu’elle avait devant les yeux, je lui avais pris la taille et lui parlais à l’oreille. Putain de bordel de dieu, ma main sur le cul d’Hildegarde et les anges avec des yeux à n’en plus finir ! On s’arrête devant le Christ en majesté entouré des quatre évangélistes.



- Et le Christ, il est mort à quel âge ?

- À trente-trois ans. Rassure-toi, j’ai passé le seuil, y peut plus rien m’arriver !



    Ça l’avait pas fait rire ! Elle avait cependant noté sur un petit bout de papier : Ange / Mathieu ; Aigle / Jean ; Taureau / Luc ; Lion / Marc. Faut que je me sauve, qu’elle m’a dit, il est déjà tard, on se téléphone ?  D’ac’, on se téléphone. Il était grand temps que je me remette à l’article sur les suceuses de ces queues qui pissaient des litres de bière. Pendant trois jours, ni Hildegarde, ni Hrosvitha, ni personne qui vienne me faire chier avec des histoires de jalousie ou de culottes au citron, à la mandarine, au melon ou à la fraise, personne ne m’avait téléphoné ni était venu sonner à ma porte. L’article était terminé. Belami était content. Moi aussi, j’étais content.



Deux jours plus tard, mon article était paru. C’est marrant, mais ça me faisait toujours plaisir quand je voyais tout ça imprimé dans TéléPlus, cette revue de merde pour un lectorat de merde, mais bon, c’était mon boulot, je le faisais comme on voulait que je le fasse, un point c’est tout. Des temps meilleurs viendraient, sûr. Pour le moment, Belami était content, moi aussi j’étais content, et en plus ma queue avait retrouvé sa teinte rosée habituelle. La vie continuait et j’étais sûr que les isalopes ne viendraient pas à manquer, bordel de dieu, pour ça, non !

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